LES YEUX DE SEBASTIEN
LES YEUX DE SEBASTIEN
Lavande ou bleuet
Les yeux de Castella me parlent
Regard d'enfant ou de farfadet
Regard profond sur un museau pâle
Ange de fer en lumière de jour
Sombre et doux comme une caresse
Je suis ce Toro que tu aimes toujours
Si simples tes gestes une invite à la paresse
D'où viens tu mystérieux enchanteur
Du Sud sur de si longues jambes d'oiseau
Tes reins se creusent avec lenteur
Je passe émerveillé d’être ce taureau
Ai je regardé tes mains
pendant ces vingt ans et un peu plus
Non
j'ai vu seulement une force souple sur un pivot d'airain
Une langueur fatale jouant sur un piano repu
Coule ton étoffe de soie sur mon dos écarlate
mais une seule fois ton épée me transperce
Une fois seulement dans la mort me décale
Douce vague qui m’aveugle et me perce
Lavande ou bleuet
Vos yeux me bercent
Pour toujours couvert de lumières
Merci Enfant torero devenu si grand
Evelyne Lanfranchi Monleau
Recueil « les toros parlent ... » 2020